Francophonie et autres langues
Francophonie
Le français est une langue qui distingue les genres grammaticaux féminin et masculin. Le genre neutre issu du latin a laissé place à l'usage du masculin générique.
Anglophonie
L'anglais est une langue neutre qui ne différencie pas les genres grammaticaux. Les pronoms "they" et "it" incarnent le neutre.
Le pronom non binaire "ze" est parfois utilisé à la place de "he" or "she".
Italophonie
L'italien est une langue qui différencie les genres grammaticaux féminin et masculin. L'emploi de l'astérisque permet de représenter à la fois le masculin et le féminin, mais aussi le genre non binaire.
Tutte, tutti, tutt* (tous, toutes, toustes)
Hispanophonie
& Lusophonie
L'espagnol et le portugais sont des langues qui différencient les genres grammaticaux féminin et masculin. L'emploi de l'arobase permet de représenter à la fois le masculin et le féminin, mais aussi le genre non binaire.
Todos, todas, tod@s (tous, toutes, toustes)
Germanophonie
L'allemand différencie trois genres grammaticaux : féminin (die) , masculin (der), neutre (das). Le Binnen-I est une pratique qui permet de représenter à la fois le masculin et le féminin au pluriel en ajoutant le suffixe -Innen.
RadfahrerInnen (cyclistes)
Suédois
Inspiré du finnois, le pronom « hen » a été introduit en 1966, il est revendiqué et utilisé par les personnes non binaires. Le suédois différencie alors trois genres grammaticaux : féminin (hon), masculin (han), neutre (hen).
Chronologie de la francophonie
Notre enquête s'est largement appuyée sur des travaux francophones au-delà des frontières de l'hexagone et particulièrement au Québec, en Belgique et en Suisse.
Parmi les personnes investies dans la controverse, Tristan Bartolini et la collective Bye Bye Binary agissent en Belgique, Daniel Elmiger enseigne en Suisse et de nombreuses recherches émanent du Québec. Les savoirs spécialisés que nous avons mobilisés sont donc transversaux et ne se limitent pas à un seul pays. L'évolution de la langue et de la controverse ne sont pas les mêmes selon les territoires mais nous pouvons constater que la recherche s'organise et coopère.
1978 au Québec
Publication du “Rapport Pour les Québécoises : égalité et indépendance” (Conseil du statut de la femme).
Le Bureau de la coordination à la condition féminine du ministère de l'Éducation du Québec (MEQ) décide d'inscrire la question de la féminisation des titres et du discours à son plan d'ensemble, en vue de la desexisation du matériel scolaire et de la féminisation de certains noms de métiers non traditionnels.
1986 au Québec
L’Office Québécoise de la langue française (OQLF) publie Titres et fonctions au féminin: essai d’orientation de l’usage.
1988 en Suisse
La Suisse adopte un règlement qui impose aux administrations de féminiser les noms de profession et d’éliminer le sexisme des textes.
1988 au Québec
Publication “Pour un genre à part entière” par Hélène Dumais.
La linguiste française propose des règles de rédaction non sexiste, à travers la féminisation des titres et la désexisation des textes pour le ministère de l’Éducation du Québec.
1991 en Suisse
Premier Dictionnaire féminin-masculin des professions, des titres et des fonctions.
1993 en Belgique
Le parlement de la Communauté française de Belgique vote un décret de féminisation.
La féminisation concerne les noms, métiers, fonctions, grades ou titres en réponse à un usage linguistique de dénomination au masculin des étiquettes et titres de femmes.
1994 en Belgique
Première édition d’un guide de féminisation. Publication par le Service de la langue française et le Conseil supérieur de la langue française en Belgique.
2000 en Suisse
Premier Guide de formulation non sexiste des textes administratifs et législatifs de la Confédération par la Chancellerie fédérale.
Il adresse la question de la formulation non sexiste pour le français, la revoit pour l’allemand et l’italien et propose une douzaine d’applications qui contournent le masculin à valeur générique.
2001 en Suisse
Thérèse Moreau, écrivaine française publie Écrire les genres. Guide romand d’aide à la rédaction administrative et législative épicène
Pour aller plus loin :
« Le Dictionnaire des francophones est un dictionnaire collaboratif numérique ouvert [à tous] qui a pour objectif de rendre compte de la richesse du français parlé au sein de l'espace francophone. C'est un projet institutionnel novateur qui présente à la fois une partie de consultation au sein de laquelle sont compilées plusieurs ressources lexicographiques, et une partie participative pour développer les mots et faire vivre la langue française. »