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Académie française

L'Académie française est une institution fondée en 1635 par le cardinal de Richelieu. Au quai de Conti à Paris, l'Académie française revendique la mission de « donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences. » (article 24, d'après le site de l'Académie française). De part son statut, elle est placée sous la protection du Président de la République.

Parmi les missions de l'institution, il y a la conception d'un dictionnaire, dont le premier a été publié en 1694. La dernière version du dictionnaire de l'Académie française complète date de 1935. Il s'agit de la huitième édition (1932-1935) et contient environ 35 000 mots. La neuvième édition, en cours de rédaction, est à ce jour parue en trois tomes : le premier (qui va de la lettre A à Enzyme) en 1992, le deuxième (de Éocène à Mappemonde) en 2000 et le troisième tome (de Maquereau à Quotité) est publié en 2011. À date du 19 février 2021, le quatrième tome  est en cours de publication et la rédaction en est au mot sérénissime. Il est prévu que ce dictionnaire référence 60 000 mots. Par ailleurs, l'Académie a aussi rédigé une grammaire qui a été publiée en 1932.

L'Académie française est constituée de quarante

« immortels », nom donné à ses membres, élus par leurs pairs. Sous la coupole de l'Académie, on trouve par ailleurs une grande diversité des professions mobilisant des savoir-faire variés : écrivains, avocats, historiens, professeurs, entre autres. 

« Plus que toute autre institution, l’Académie française est sensible aux évolutions et aux innovations de la langue, puisqu’elle a pour mission de les codifier. En cette occasion, c’est moins en gardienne de la norme qu’en garante de l’avenir qu’elle lance un cri d’alarme : devant cette aberration « inclusive », la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures. »

 

Déclaration de l’Académie française sur l'écriture dite "inclusive", 26 octobre 2017.

L’Académie se gardera donc d’édicter des règles de féminisation des noms de métiers : se fondant sur l’usage, qui décidera et tranchera en dernier ressort, elle indiquera les limites dans lesquelles peuvent être envisagées les formes que prendra cette adaptation légitime de la langue aux mutations de la société, sans chercher à embrasser dans des considérations trop générales l’infinie diversité des situations et des cas.

Rapport sur la féminisation des noms de métiers et de fonctions, 28 février 2019

Personnes associées
Personnes associées

L'écrivain Dominique Bona siège au 33e fauteuil de Michel Mohrt, suite à son élection le 18 avril 2013. C’est la huitième femme à avoir été élue dans cette institution. L'écrivain Danièle Sallenave siège au 30e fauteuil, suite à son élection le 7 avril 2011. Dominique Bona et Danièle Sallenave font partie de la commission de féminisation qui, avec Gabriel de Broglie et Michael Edwards, a publié un rapport en faveur de la féminisation des noms de métiers, des fonctions et des titres, le 28 février 2019. 

 

Première femme élue secrétaire perpétuel le 21 octobre 1999, l'historienne Hélène Carrère d'Encausse annonce souhaiter se faire appeler « Madame le secrétaire perpétuel ». Elle est à l'origine de la lettre ouverte sur l’écriture inclusive publiée le 7 mai 2021. 


Parmi les immortels qui ont pris position sur l'écriture inclusive, nous pouvons mentionner deux autres membres. Il y a tout d'abord l'écrivain, essayiste et philosophe Alain Finkielkraut qui siège au 21e fauteuil, suite à son élection le 10 avril 2014. Il y a aussi le romancier et homme politique Érik Orsenna qui siège au 17e fauteuil, suite à son élection le 28 mai 1998. Ce dernier a rejeté l'usage du mot «écrivaine» dans la mesure où celui-ci était composé du mot « vaine ».

Liens avec notre enquête
Liens avec notre enquête

L'Académie française se définit comme « gardienne du bon usage », ce qui en fait un acteur historique de la controverse. Elle est à l'origine de recommandations et de l'établissement de règles explicitant les bonnes pratiques de la langue française, c'est pourquoi elle s'est positionnée sur les pratiques et les enjeux de l'écriture inclusive, allant de la féminisation des métiers jusqu'au point médian. Bien qu'on peut noter des différences entre les positions au sein de l'Académie, entre les « immortels », l'institution se positionne en tant que telle sur la controverse de l'écriture inclusive. Depuis 2019, l'institution est en faveur de la féminisation des métiers et s'oppose, plus généralement à l'écriture inclusive, en particulier l'usage du point médian.

Voici les principaux arguments avancés par l'Académie française au fil de ses positionnements officiels : 

L'écriture inclusive complique l'apprentissage de la langue et la pédagogie au sein du système scolaire : « Il est déjà difficile d’acquérir une langue, qu’en sera-t-il si l’usage y ajoute des formes secondes et altérées ? ».

 

À la question de l'acquisition s'ajoute celle d'un « préjudice des étrangers désireux d’apprendre notre langue » (2021), en faisant référence à la francophonie et en particulier à l'Afrique, continent au sein duquel l'écriture inclusive pourrait menacer le rayonnement de la langue française au profit de l'anglais.
 

La question de la démocratie va de paire avec la notion de justice car, selon l'institution, l'écriture inclusive ajoute de la complexité pour les « personnes affectées d’un handicap cognitif, notamment la dyslexie, la dysphasie ou l’apraxie ».

 

L'Académie française prend position contre l'usage du langage inclusif car il est, selon elle, illisible, puisqu'il crée une langue « désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité ». 

 

L'illisibilité de l'écriture inclusive est aussi liée à une question pratique de l'oralité et de l'écrit puisque l'Académie française marque une opposition entre les « pratiques d’écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de prononciation ».

 

Ainsi, selon l'Académie française, son usage complexifierait la lecture.

 

Selon l'Académie française, l'écriture inclusive est un frein à l'héritage d'un patrimoine écrit, à la « transmission de l'écrit pour les générations futures »

 

L'Académie française estime que l'usage de l'écriture inclusive est le fait de personnalité militantes, de « propagateurs de l’écriture inclusive » qui ne sont pas légitime, qui méconnaissent certaines complexité du langage, dont l'objectif et le projet politique est le fruit d'un « corset doctrinal ». Selon l'Académie française, son usage est un danger pour la démocratie du langage.

Ressources
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